Origine et quantification de l’hétérogénéité du signal isotopique des précipitations en milieu urbain

Cécile Carton

De précédentes études ont mis en évidence que la dynamique des précipitations urbaines subit des changements importants dus aux Îlots de Chaleur Urbains (ICU), à la densité et la hauteur des bâtiments, ainsi qu’aux émissions anthropiques de vapeur d’eau et d’aérosols. Ces modifications sont d’intérêt majeur pour la gestion des ressources en eau, mais elles restent mal comprises car l’hétérogénéité spatiale et temporelle des milieux urbains rend difficile l’acquisition de mesures suffisamment représentatives de ces différents processus.

Néanmoins l’accélération actuelle de l’urbanisation nécessite d’améliorer nos connaissances sur la manière dont l’urbanisation affecte la fréquence, la quantité et la distribution des précipitations, afin de pouvoir nous y adapter efficacement. En réponse à ce problème, les isotopes stables de la molécule d’eau, communément utilisés en hydrologie comme traceurs des écoulements, fournissent des informations sur les conditions et les trajectoires des événements météorologiques qui peuvent être utilisées pour étudier les contrôles sur les précipitations en milieu urbain, à des échelles spatiales et temporelles variées.

Les résultats de l’analyse de réanalyses météorologiques ont mis en évidence l’impact que la ville de Montréal a sur les températures locales, et sur la fréquence et la quantité des précipitations. Les prochaines étapes du projet incluent la mise en place de Collect’O, le réseau participatif local de collecte d’échantillons de pluie et de neige, dont les analyses nous permettront de déterminer si l’utilisation des isotopes stables de la molécule d’eau comme traceurs des précipitations urbaines est une démarche valide. Cette méthode pourrait fournir un outil précieux pour la compréhension des différents processus pouvant modifier les précipitations en milieu urbain, qui est nécessaire à la régulation et l’adaptation futures des villes à l’urbanisation.